Le bus avance doucement...

Publié le par Ariabat

Le bus avance doucement. Les piaillements des enfants sont de moins en moins gênants. Ils disparaissent presque. Comme un vieux jukebox au fond Dun bar de la 66, les discussions s'installent en bruit de fond à peine perceptible. Des corps fatigués sombrent dans la spirale du sommeil. L'été n'est pas forcement reposant! Les yeux se ferment et déjà deux âmes s’évadent au pays des rêves. Peu de chances qu’à leur réveil les voyages de l'esprit que leur repos leur aura proposé restent gravés dans leurs mémoires. Le mystère du sommeil à son paroxysme!

Le regard dans le vide, un cœur malmené songe. Difficiles réalités des moments délicats. Les yeux agars, à la recherche d’un repaire, d’une aide qui ne viendra pas. Les questions doivent se succéder : Pourquoi? Comment? Pourquoi moi?  Corpus interrogations sans réponses suffisamment cartésiennes pour satisfaire la subjectivité d’un ego et dune sensibilité blessés. C'est peu être ca finalement la douleur, ne pas comprendre ni maitriser ce qui va à l’encontre de notre volonté.     

Changement de direction. Le bus ralenti. L'arrivée ? Non! Un péage. Un moyen de ponctuer la douce cadence rebondissante de notre bus du basque bondissant cette fois!

Les yeux à ma droite restent clos. L’imperturbable reine du sommeil ne frémit pas. Derrière des verres teintés, les paupières recouvrent les yeux verts prisonniers de Morphée. Les sourcils blondis par la lumière, le nez fatigué et rosît par des rayons de soleil agressifs, la bouche entrouverte, rien ne perturbe notre endormie.

Un coup de frein à peine plus appuyé que les autres transforme le visage inerte. Un sourire arrondis les formes du minois et égaye le regard retrouvé. Communication sensorielle!

Ca tourne! Rond-point fatidique! Nous approchons du but. Derrière nous, les falaises de Bidart contrôlent une mer aujourd'hui bien calme. Devant nous, les pins ont remplacés les feuillus, le sable les falaises. Les landes imposent leur empire. Bienvenue au pays des conifères. Encore un rond point! Notre destination approche, le but ultime d’un voyage rapide. Le temps d’un dodo et l’excitation est montée dans le corps de nos bambins. Le diable au corps. Ca sent le chlore de la piscine bénite. Les narines s’activent. Ce trajet annuel est un rituel auxquels se prêtent sans broncher les petites personnes que nous encadrons. Seule pénibilité de la journée. Toujours cette excitation latente qui fait bouillir le sang dans les veines. Bientôt les cris seront de la partie.

Bizarrement ma musique de jukebox est devenue plus présente. Finit l'ambiance tranquille de la 66. Bienvenue dans l’enfer des centres villes des grandes cités. Les mouvements incontrôlés similaires à des tics. Les monstres tournent en rond dans leur cage. Comme le taureau, il va bientôt falloir se jeter dans l’arène.

Toujours du bus. Les corps ont replonges pour les quelques derniers instants de sommeil. Mes visages ont repris leurs posent inertes. Les monstres s’activent, jouent avec les sacs, balancent les jambes. Les panneaux indiquent le but. Toujours plus d’engouement!

Le chauffeur imperturbable conduit notre bus vers le lieu dit sans même manifester la moindre gêne de ce bruit ambiant. Il dirige le poids lourd à travers les dunes. Drôle de vie que celle de chauffeur de car!  

Approche du but ultime. Décibels à fond. Les esprits se réveillent. C'est le début dune journée à Atlantic parc!!!

 

 

En hommage aux animateurs de l'ALSH de Bidart...

 

 

Publié dans Récit

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